Un arbre témoin de nos ancêtres
Château de Chamballan
Château de Chamballan, côté nord, carte postale
Saint-Malo, la rade
Dans une rue de St-Malo
L'église de St Julien de Vouvantes
La fontaine de St Julien de Vouvantes
Blason de St Julien de Vouvantes
Le sept juin mil sept cent soixante huit, après les fiançailles et la publication de trois bans canoniquement faite sans opposition, ont été reçus à la bénédiction nuptiale dans la chapelle du château de Chamballan Jean Boudet fils de feu Jean Boudet et de Jeanne Boucher, décrété de justice par la baronnie de Chateaubriant, de cette paroisse, et Gilette Roussel, fille majeure de feu Jacques Roussel, et de feue Renée Le Gof, originaire de la paroisse de Henanbihen évêché de St Brieuc, et domiciliée de cette paroisse en présence des soussignés:
Boispéan de Rommilley, De Massar Du Boispéan, Locquet Jolif, Jolif De Gesril, Charles Du Boispéan, Du Boispéan, Du Boispéan Du Val, Du Boispéan de Villermé, Du Boispéan De la Sevrenière, Gesril, Dubois
A partir des signatures, j'ai pu reconstituer l'identité des témoins:
Boispéan de Rommilley : Françoise-Anne Du Boispéan, veuve de Louis Robert De Rommilley, du château de Lorgerais à Rougé.
Charles Du Boispéan : Charles François Isaac Du Boispéan, vicomte de Fercé, conseiller au parlement de Bretagne.
De Massar Du Boispéan : Elisabeth Marie de Massar, dame de la Raimbaudière, femme de Charles Du Boispéan en secondes noces.
Du Boispéan Du Val : Judith Du Boispéan, fille de Charles Du Boispéan avec Elisabeth Suzanne Marion, dame Du Val, en premières noces.
Du Boispéan de Villermé : Je n'ai pas trouvé le personnage, mais il y a un lieu-dit « Villermé » à Saint-Didier en Ille-et-Vilaine.
Du Boispéan De la Sevrenière : personnage non trouvé, mais il y a un lieu-dit « la Sevrenière » près du Grand-Rigné à Rougé.
Locquet – Jolif : Anne Laurence Locquet (les Locquet de Grandville sont de riches commerçants de St-Malo), femme de Pierre Jolif, écuyer, né à Saint-Malo ; lui-même fils d'Anasthase Jolif père, capitaine et négociant armateur de Saint-Malo.
Les familles LOCQUET et JOLIF font partie de l'élite de la marine marchande de St-Malo, où l'on trouve les armateurs, capitaines de vaisseau et capitaines-corsaires.
Jolif - De Gesril : Anne Marie Thérèse Jolif, femme de Joseph Marie François Gesril, seigneur de Papeu. Elle est fille d'Anasthase Jolif fils, sieur de la Ville Alis (corsaire de St-Malo, décédé à Cadix, Espagne) avec Marie Anne Thérèse Locquet, demoiselle de la Chardonnière.
Gesril : Joseph Marie François Gesril, seigneur de Papeu (Papeu est un lieu-dit de Fréhel en côtes-d'armor), né à Lamballe, issu d'une famille d'ancienne noblesse. Il eut un fils prénommé Joseph-Anne, né à St-Malo, qui fût lieutenant de vaisseau avant la Révolution française, mais finit fusillé en tant que royaliste par les républicains, après un acte de bravoure à Quiberon. Une rue Gesril de Papeu lui est dédiée à St-Malo.
En effet le château de Chamballan fut acheté en 1765 par Joseph GESRIL et Anne JOLIF. Ce ménage qui habitait ordinairement Saint-Malo, venait chaque année avant la Révolution passer ses vacances au château de Chamballan. Ils sont donc bien le couple qui est présent et signataire au mariage de nos ancêtres Jean BOUDET et Gillette ROUSSEL le 7 juin 1768 dans sa chapelle.
Les Du BOISPÉAN sont aussi d'ancienne noblesse, ils sont Vicomtes de Fercé. « Leur juridiction s'étend sur les paroisses de Fercé, Noyal-sur-Brutz et Villepot. Vers le milieu du XVIe siècle les seigneurs de Fercé créent une verrerie dans le bois de Javardan. » Ils font appel à des maîtres-verriers italiens, les Massari. Ceux-ci sont anoblis et prennent pour nom « De MASSAR ». Leur particule disparaît après la Révolution, pour devenir MASSAR. Ici, nous sommes en 1768, donc avant la Révolution : Elisabeth Marie de MASSAR est mariée à Charles du BBOISPÉAN en secondes noces, ils sont tous les deux témoins et signataires au mariage de nos ancêtres.
Les Du BOISPÉAN étaient essentiellement propriétaires terriens avec des fonctions politiques telles que « conseiller au parlement de Bretagne », les De MASSAR sont devenus propriétaires par alliance avec les Du BOISPÉAN. Possédant aussi des terres à Rougé (dont le Grand-Rigné), ils sont non seulement témoins de Jean BOUDET, mais leur tuteur décrété de justice par la baronnie de Châteaubriant (selon une ancienne coutume de Bretagne) car il est orphelin au moment du mariage.
De même les LOCQUET, JOLIF et Du GESRIL sont les témoins de Gillette ROUSSEL, originaire de Henanbihen, petite paroisse de la côte. Toutefois dans ces familles de la haute-société malouine on ne trouve pas de propriétaires de métaieries, mais essentiellement des négociants en marine marchande, armateurs et capitaines, voire des corsaires !
Pourquoi ce rapport à la marine marchande de Saint-Malo? J'ai trouvé la réponse chez un oncle de Gillette, un certain François LE GOFF, sieur des Huperies. Cet oncle, frère de sa mère Renée LE GOFF avait été officier de marine, avec le grade de pilote des vaisseaux de la Compagnie des Indes. Marié à Saint-Malo en 1713 avec Marie Marguerite LAURENT, il est décédé jeune en 1721, mais les liens de la famille avec l'élite de la marine marchande (les employeurs de l'époque) était maintenus.
Cet oncle de Gillette a lui-même eu un fils, François-Marie Le GOFF des Huperies, chirurgien-second de l'île de France (aujourd'hui île Maurice), marié à Port-Louis sur cette île en 1736 avec Marie-Madeleine VIGOUREUX, originaire de Saint-Servan (Saint-Malo).
Situés à mi-hauteur de notre arbre patronymique, ils forment le couple ancestral des familles NIZON établies autour de Châteaubriant, excepté la famille de Gabriel NISON (avec un S), commerçant grossiste, qui était originaire de l'Aisne (02)
En tant que métayers, ils étaient amenés à changer d'exploitation en fonction de la durée des baux.
D'abord présents au village de la Champellière à Saint-Julien de Vouvantes où ils se marient le 2 novembre 1820, ils déménagent ensuite à la Basse-Martrais en la Chapelle-Glain oû naîtront leurs 4 enfants: François en 1822, Perrine en 1823, Louise en 1826 et Louis en 1829.
Ils sont le plus ancien foyer NIZON trouvé en ascendance directe:
Ils se marient le 6 novembre 1668 à la Chapelle-Glain d'où est originaire Jacquine. Pas d'indication de filiation de Jacques. Puis le couple s'installe à la métaierie du "lieu noble de la Porte" à Maumusson, ou naîtront 4 de leurs enfants: Jeanne, François, Perrine, Etiennette.
Jeanne NIZON mariée avec Gilles GUILBAUD est donc la soeur de Perrine NIZON femme de Julien LECOCQ, puisqu'elles ont les mêmes parents !
Jacques est parrain respectivement des filles de Perrine et de Jeanne, elle-mêmes soeurs.
Or dans la France rurale du XVIIème s., les parents choisissaient les parrains de leurs enfants dans la parenté proche, en commençant par les grands-parents, puis par les oncles et tantes.
De plus Jeanne était déjà marraine, quant elle était encore célibataire, de la fille de Jacques lors du baptême du 3 septembre 1670.
Ainsi que Perrine soeur de Jacques était marraine de Perrine fille de Jacques lors du baptême du 29 octobre 1674 !
Nous avons là un parrainage croisé comme cela se pratiquait souvent à cette époque.
Jacques est le frère de Perrine (X Julien LECOCQ) et de Jeanne (X Gilles GUILBAUD) et l'oncle de leurs filles.
Il est donc fils de Grégoire NIZON et de Julienne FOUCHER.
a) Robert de LESPINE (1622-1671) et Magdeleine ERNAULT (1646-1656):
Dans la continuité de la branche maternelle de Jean BOUDET apparaît Thérèse De LESPINE, notre ancêtre SOSA N°887, née à
St-Julien-de-Vouvantes (44) en 1645:
Arbre Descendant de Thérèse de LESPINE
Des recherches nous révèlent qu'elle est à la base d'un rameau d'ancienne noblesse, avec outre les familles De LESPINE et ERNAULT, les COLIN de la BIOCHAYE, les De SAINT-DIDIER, les FOYNEAU (FOUINEAU) côté Bretagne, et les CUPIF en Anjou.:
b) Guillemette RONDEL (1645-/) et Jan LEGOUAIS (/-1721):
Sur une branche implexe (commune) de nos ancêtres Louis NIZON et Jean LEMAITRE, apparaît le SOSA N°2191 de notre arbre,
sous le nom de Guillemette RONDEL née à Ruffigné (44) en 1645, à la base d'un rameau d'ancêtres de petite noblesse (archers, ecuyers) de Haute-Bretagne. En effet son père Jan RONDEL est, sur son acte de baptême, fils de Maistre Georges Rondel sieur de Montifault, né à Lalleu (35) en 1536. Georges est lui-même petit-fils de Jehan Rondel de Montifault, celui-ci identifié sur une montre de gentishommes au Theil-de-Bretagne (35) en 1541.