Fresque murale de René-Guy Cadou à Louisfert

fresque René-Guy Cadou

"J’ai choisi mon pays à des lieues de la ville pour ses nids sous le toit et ses volubilis"




René-Guy Cadou et sa femme Hélène

René-Guy et Hélène Cadou















Xavier Grall


Xavier Grall en 1964:
"Cette époque va mettre son âme au frigo. Moi, je crois aux héros et aux saints. Les autres m’emmerdent. Entre le monde du fric et celui de Mao, il doit bien y avoir un peu de place pour des hommes pauvres mais libres"

 

LOUISFERT-en-poésie


    A la rentrée d' octobre 1945, le poète René-Guy Cadou fut nommé Instituteur à l'école publique de Louisfert, petite commune de Loire-Inférieure dont le maire nouvellement élu après la Libération était Louis Nizon, notre aïeul.
    L'écrivain y vécut avec la complicité de sa femme Hélène l'aventure exaltante de la Poésie jusqu'à l'aube du printemps 1951.
    La petite commune sera évoquée fréquemment dans l' oeuvre du poète. En voici quelques extraits:

  • Car j’aime ce village emmuré de forêts
    Et ses très vieilles gens comme des pots de grès
    Qui tendent leur oreille aux carrefours des routes
    Avec des mouvements qui font croire qu’ils doutent
    J’ai choisi mon pays à des lieues de la ville
    Pour ses nids sous le toit et ses volubilis

    Louisfert - L’aventure n’attends pas le destin 1947-1948


  • Entre Louisfert et Saint-Aubin-des-Châteaux
    Il y a un ruisseau qu’on nomme le Néant
    On le traverse à pied sec
    Les yeux secs également
    Et l’on marche pressé dans cette nuit soudaine
    Qui bave sur les bords
    Qui fait mal aux pommiers
    Vers un village épais comme un fond de citerne
    Juste sous la gouttière de l’éternité
    Ah ! que le vin est bon quand l’amitié propose
    Qu’il est doux d’écouter et de humer le vent
    Quand l’ami parle de canards qui se posent
    Là-bas très loin à la surface des étangs…

    Entre Louisfert et Saint-Aubin - L’héritage fabuleux 1948-1949)


  • Nous avons parcouru les mêmes paysages de tristesse
    Comme la place des Terrasses et la campagne de Louisfert
    Y a-t-il un café d’ouvert
    Qu’on y boive ou que le cœur casse ?

    La route de Lorient passe par Louisfert - Les biens de ce monde 1949-1950


  • Je veux chanter la joie étonnement lucide
    D’un pays plat barricadé d’étranges pommiers à cidre
    Voici que je dispose ma lyre comme une échelle à poule contre le ciel
    Et que des paysans viennent voir ce miracle
    D’un homme qui grimpe après les voyelles…

    Le chant de solitude - Les biens de ce monde 1949-1950)


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NIZON en PONT-AVEN


    Ancienne paroisse puis bourg rattaché à Pont-Aven(29) à partir de 1953,
    Nizon "c'est la vraie campagne, qui cultive son particularisme: la vieille langue bretonne y est toujours parlée, les sports athlétiques ancestraux y sont toujours pratiqués, les chapelles parfaitement entretenues..."(Bertrand Quéïnec)

    QUELQUES BILLETS CHOISIS DE XAVIER GRALL*

    Xavier Grall est un chantre de la Bretagne né en 1930 et décédé en 1981. Poète, écrivain, journaliste, pamphlétaire, polémiste, rebelle; après un séjour parisien il revient au pays sur la terre de Nizon à Botzulan. C'est ici quil invente l'expression "NIZONNER" pour exprimer l'âme rurale et sacrée de ce territoire breton.

  • De l'air ! Qu'il me soit permis, ce matin, d'inventer un néologisme: nizonner.
    Du nom de Nizon, ma paroisse rurale nichée entre la baie de Concarneau et le val de l'Aven.
    Eh oui, je nizonne ! Ce qui veut dire que je raisonne en paysan, qu'en moi résonne le chant cyclique, rythmique des saisons, que je frissonne au cri de la hulotte dans la nuit, à l'antienne de la grive dans le bosquet.
    Je nizonne. Je m'inscris dans une civilisation vivante, succulente, truculente, immanente. Elle a l'arbre pour mesure, le hameau pour morale, la moisson pour philosophie...
    Et naguère, mes compatriotes étaient tous des rois sur leurs terres. Et on en a fait des esclaves pour les baraques Renault, Citroën. On les a dénizonnés. Alors ils crèvent l'ennui. Leur labeur ne signifie plus rien. Et leurs feux et leurs lieux ont été investis par la vanité bourgeoise des résidences secondaires. On les a déracinés. On les a massacrés.
    Je nizonne puisque je ne veux pas crever. Je ne saurais plus vivre sans ce nizonnement, sans la liberté des vents, la nécessité du chemin creux, le signe divin de la chapelle derrière le rideau de peupliers, sans la fontaine, sans la grive, sans la hulotte.
    "Nizonnons..." (25-6-1975)

  • Mes ans passés sont des navires. Et si je ne distingue pas très bien le port où ils me mènent, je sais qu'ils me mènent quelque part. Je sais aussi qu'ils n'ont altéré en rien mon inclination à l'éblouissement. Je bénis la splendeur de la vie, la bonté de ce printemps. Je dors en Bretagne, ce soir dans la beauté. Ainsi chante Gilles Servat...
    Les ans (14-5-1975)

  • L' univers n'est qu'un vaste sanctuaire. L'esprit habite chaque tige d'herbe, chaque éclat de genêt. Il faut avoir plongé dans la nuit pour connaître le miracle du matin.
    L'aube (3-7-1974)

  • (*) in "Les billets d'Olivier"

  • Le chanteur et guitariste Dan Ar Braz a aussi mis en chanson certains poèmes de Xavier Grall. Voici: Allez dire à la ville
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Le nom de NIZON et les légendes bretonnes

    Nizon et le Barzaz Breizh ou les chants épiques traditionnels bretons

  • Le Barzaz Breiz, chants populaires de la Bretagne, est un recueil de chants recueillis, paroles et musique, dans la partie bretonnante de la Bretagne au XIXème siècle, traduits et annotés par le vicomte Théodore Hersart de La Villemarqué.

    De ce florilège de poèmes et de chants traditionnels bretons, l'un des plus célèbres est certainement celui de JENOVEFA RUSTEFAN. Repris entre autres par Andrea Ar Gouilh, Dan Ar Braz, Alan Stivell (dans son album 'E Langonned'), il conte une légende dont les événements se déroulent dans la paroisse de Nizon en Cornouaille.

    Le chant de Jenovefa de Rustéfan

 

 

 

 

Généalogie Nizon entre Bretagne et Pays de la Loire